De Dakar à Monaco : Les Jeunes philosophent – Projet collectif sur le rêve
L’École des lettres – Chronique n°5, 2023
Co-écrit avec Edwige Chirouter, retour d’expérience sur un projet de philosophie en classe autour du rêve.
Des élèves de Dakar et de Monaco ont raconté leurs réflexions sur le rêve dans la revue Les Jeunes philosophent et dans le cadre des Rencontres philosophiques de Monaco. Retour sur cette expérience.
Le temps d’une année, les élèves d’une classe de CE2 de l’école française Aimé-Césaire à Dakar, au Sénégal, ont réfléchi sur le thème du rêve. Leurs réflexions ont abouti à la rédaction d’un article publié au sein de la revue Les Jeunes philosophent, dans le cadre des Rencontres philosophiques de Monaco. Cette manifestation interculturelle autour de la philosophie et de la littérature a permis des échanges riches et vivifiants pour ces enfants d’univers si différents. Cynthia Sauvain, l’enseignante de la classe de Dakar, et Edwige Chirouter, titulaire de la Chaire Unesco sur la philosophie avec les enfants – qui coordonne la formation des enseignant(e)s à Monaco et au Sénégal – racontent ici la réalisation et les enjeux de ce projet.
Le rêve : un objet philosophique et littéraire universel pour les enfants
À quoi nous servent les rêves ? Jusqu’où peut-on aller pour les réaliser ? Faut-il toujours y croire ? Que nous disent-ils sur ce que nous sommes ? Dès le premier atelier de philosophie sur le thème du rêve, les élèves de la classe de CE2 de l’école Aimé Césaire de Dakar se sont vite aperçus qu’ils rencontraient cette thématique très souvent dans leur vie : à travers leur imaginaire, leurs rêveries, leurs lectures, les fictions, les expressions du quotidien, mais aussi dans leur sommeil…
Des ateliers de philosophie et de poésie se sont déroulés tout au long de l’année avec le projet de rédiger, en coopération avec des classes de Monaco, une rubrique pour une revue qui serait publiée fin juin lors des Rencontres philosophiques de Monaco[1]. La lecture du récit du Petit Prince, d’Antoine de Saint-Exupéry, et d’autres œuvres de littérature de jeunesse ont permis aux élèves de penser le rêve sous ses dimensions individuelle et collective : le rêve peut-il servir au bien commun ? Que serait un monde de rêves ? En quoi nos rêves sont-ils inspirants pour grandir et changer le monde ?
Ces discussions philosophiques menées à partir des œuvres littéraires ont donné lieu à l’écriture d’un acrostiche et d’une poésie collective illustrée sous la forme d’une fresque.